Une riche et remarquable encoignure « à encadrements » et marqueterie de bois précieux à décor de cubes sans fond estampillée Pierre ROUSSEL – Epoque Transition
Elle ouvre par un vantail très légèrement cintré marqueté d’une mosaïque de jeu de fond dessinant des cubes en perspective en bois de violette, bois de rose et érable encadrant un petit motif quadrilobé dans un fond de sycomore et entourage de filets composites, teinté vert, bois clair et ébène. Ce panneau est magnifié par l’entourage d’un cadre en bronze fondu, mouluré, ciselé et doré composé d’une frise continue de feuilles d’eau. Les angles sont abattus pour accueillir des écoinçons en éventail en marqueterie d’ébène et d’érable.
Les montant galbés présentent un cadre en bronze mouluré à perlettes où s’inscrit une marqueterie en quartefeuille dans un jeu de croisillons sur fond d’amarante de couleur claire, avec, au centre une réserve d’érable teinté vert marqueté d’un bouquet de fleurs épanouies. Ils sont sommés d’une exceptionnelle chute d’un bronze en haut relief finement ciselé et doré d’un masque de femme coiffée d’une couronne feuillagée ; ce masque est prolongé par un rang de piastres, enroulements, bouquet de lauriers et terminé par un petit culot de glands.
La ceinture sinueuse est marquetée de bois de rose dans un entourage d’amarante. Elle présente un tablier centré d’un cul de lampe au large bronze ciselé et doré au décor d’une urne à l’antique flanquée de feuillages.
Elle pose sur deux petits pieds galbés chaussés d’un remarquable bronze engainant à enroulements et remontée de volutes et feuillage.
Estampille Pierre Roussel, Maître le 21 août 1745
Epoque Transition
Marbre brèche d’Alèp mouluré
Dimensions :
Hauteur : 89,5 cm
Largeur : 55 cm
Profondeur : 77 cm
Ce motif « cube sans fond » a largement été développé par Jean-François Oeben vers 1755. Cette technique particulière de marqueterie nécessite une très grande précision ainsi qu’une connaissance approfondie de la perspective afin d’obtenir l’effet visuel souhaité, c’est-à-dire relief, profondeur et perspective.
Cette pièce de collection est rare
Elle est la parfaite expression du goût français du XVIII° siècle et créée par l’un des ébénistes les plus délicats de l’époque Transition
Sa créativité est admirée dans les musées les plus prestigieux
PIERRE ROUSSEL : 1723 – 7 juin 1782 – Reçu maître le 21 août 1745
Établi rue de Charenton à l’« Image de Saint-Pierre », Pierre ROUSSEL est issu d’une famille dont le père est lui-même compagnon ébéniste et ses quatre frères, tous menuisiers. Il acquiert très vite une grande notoriété d’habile marqueteur à la fabrication soignée et raffinée et fournit des meubles au prince de Condé pour le Palais Bourbon et pour le château de Chantilly.
C’est en 1762 qu’il devient juré de la communauté et dès 1769, l’Almanach de Vray Mérite le cite comme « l’un des premiers ébénistes » de Paris. Le corpus de la production Pierre ROUSSEL s’étend sur la période Louis XV et Louis XVI.
Son art et sa manière s’affirme par des marqueteries animées de fleurs, de rinceaux entremêlés aux encadrements de bronzes rocailles déchiquetés, par des marqueteries de paysages, de motifs géométriques ou de rubans et d’arabesques, par de somptueux décors polychromes en laque de Chine ou en vernis Martin très à la vogue au XVIII° siècle. Nous retrouvons également des décors d’ustensiles, de trophées ou de meubles et de livres traités en perspective rappelant les compositions de TOPINO. A sa mort, et comme il en était souvent d’usage, sa veuve et son fils reprennent l’atelier jusqu’à la Révolution.
MUSEES :
– BEAUVAIS
– LYON, Musées des arts décoratifs
– PARIS, Arts décoratifs
– PARIS, Carnavalet
– PARIS, Jacquemart-André
– PARIS, Louvre
– PARIS, Petit Palais
– POITIERS
– LONDRES, Waddesdon Manor
– BOSTON, Museum of Fine Arts
– CLEVELAND, Museum of Art
– NEW YORK, Metropolitan Museum
– SAN MARINO, Huntington Collection
– BUDAPEST, Arts décoratifs