Console provençale en fer forgé et tôle repoussée et dorée d’époque Louis XV
La ceinture est décorée au centre d’une palmette aux ajours retenant un fleuron en pendentif et flanqués de feuilles d’acanthes en tôle repoussée et dorée dans un réseau de volutes et contre-volutes en fer forgé.
Les côtés et la façade de la table sont légèrement curvilignes.
Elle pose sur quatre montants en console. Ceux antérieurs également en fer forgé et tôle dorée. Le sommet amorce un bref pan coupé pour se poursuivre par un important renflement, qui s’amenuise pour se terminer en vif enroulement posant sur un fin patin sphérique. Dans un jeu de gracieuse sinuosité et d’enroulements se développe aux épaulements un motif ornemental végétal et fleurons en tôle dorée, d’une bague en olive faisant la jonction entre le large épaulement qui se prolonge jusqu’aux pieds en volutes.
Ces quatre montants sont réunis par une entretoise centrée d’une ample et très belle palmette ajourée faisant écho en axant le motif central de la ceinture sous le marbre.
Elle est coiffée d’un marbre rouge du Languedoc mouluré.
Dimensions :
Hauteur : 91 cm
Largeur : 115 cm
Profondeur : 52 cm
AVIGNON ou COMTAT VENAISSIN – Milieu du XVIII° siècle
Un témoignage de modernisme stylistique repris au XX° siècle
Alors, un dessin intemporel ?
Une console aux « lignes contemporaines » de la première moitié du XX° siècle aurait-elle trouvé sa place dans notre Collection ?
Tout d’abord, un premier regard a-t-il eu plaisir à découvrir cette construction ?
Certes, puisqu’il s’est attardé.
Oui, le dessin est agréable, il est harmonieux et allie la force à l’élégance.
Cette élégance subtile est apportée par la lisibilité et l’ordonnancement des courbes et contre-courbes de ce travail de ferronnerie, éclairé par le contraste ponctué de feuillages en tôle repoussée et dorée.
Cette émotion du premier regard, lequel est lié à l’esthétique incontestable de notre console, c’est le charme et la douceur de l’art provençal du XVIII° siècle de l’époque Louis XV.
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Le fer forgé (battu) est présent dans toute la Provence bien avant le XVII° siècle où il magnifie l’architecture des grandes constructions.
De génération en génération, les maîtres ferronniers spécialisés transmettent leur savoir-faire jusqu’à la fin du XVIII° siècle.
Parmi ces maîtres-ferronniers, il faut citer l’avignonnais Alexis BENOIT dont le Musée CALVET conserve un bel exemple de son art : une console à mascarons en fer forgé en tôle repoussé et dorée. Il faut citer également Guillaume POUSSIN, DUVAL, Charles GIRAUD.
Toujours en Avignon, s’illustrent parmi leurs confrères Esprit EYRIES, ou encore COLSON qui exécuta un baldaquin en fer forgé pour l’église Saint Laurent.
Notre console est un exemple de la parfaite maîtrise de la ferronnerie d’art ornant les vestibules des plus beaux hôtels particuliers, des châteaux, de la noblesse et du clergé, où ces artisans ferronniers puisaient leur inspiration dans les modèles des consoles en bois sculpté et doré en laissant alors libre cours à leur virtuosité.
« Il suffit de pénétrer dans quelque église, ou de parcourir les rues d’une cité provençale (Carpentras, Avignon, Aix, Toulon…) pour se convaincre de la vogue de la ferronnerie au XVII° et XVIII° siècle et du savoir-faire des artisans locaux ».*
* Marie José BAUMELLE, Gérard et Vincent GUERRE, Paula JACQUENOUD, Les Arts Décoratifs en Provence du XVI° au XIX° siècle, Edisud, La Calde, Aix en Provence, 2ème ed. 1997