Commode provencale d’époque Louis XV
La commode « NIMOISE » est le plus célèbre des meubles provinciaux, le plus estimé et le plus prisé.
La Provence est le berceau du meuble de style rocaille. Elle se laisse emporter dans le tourbillon de gaieté qui anime ce style comme aucun meuble d’une autre région de France.
Ce sont les artisans et artistes provençaux qui ont joué un rôle majeur dans l’évolution du meuble provençal, mais également dans celle de l’art décoratif de la capitale grâce au grand sculpteur PIERRE PUGET. Par ses séjours en Italie, celui-ci, travaille avec le maître du baroque Pierre De CORTONE dont il assimilera les leçons et sera le propagateur de ce style en Provence.
Il diffusera son art à d’innombrables artisans, leur imprimant le goût de ce style Baroque.
Puis Jean-Bernard Honoré TUREAU, génial créateur de meubles – dit Bernard TORO – apportera avec brio son répertoire ornemental inépuisable de thèmes décoratifs venant des meilleures sources de l’Italie.
« L’art de TORO, se sont des moulurations hardies, courbes et contre-courbes à la limite de l’équilibre mais jamais il ne désobéit aux lois de l’harmonie, ce qui n’est pas facile avec ce style frôlant le vertige de la démesure ». *
Enfin, les grands maîtres du rocaille, OPPENORDT, PINEAU et MEISSONIER seront les plus actifs propagateurs de ce style enchanteur.
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UNE CONJUGAISON HARMONIEUSE DE LEGERETE ENTRE LA FORME, L’INTELLIGENCE ET LA VIRTUOSITE DU DECOR
Une commode provençale (Nîmes) dite « sauteuse » en bois de noyer blond richement mouluré et sculpté ouvrant à deux tiroirs de long à traverse apparente.
Inscrite dans un volume trapézoïdal, sa forme légère et gracieuse présente un galbe harmonieux en plan et en élévation. Elle offre en façade un somptueux décor symétrique de trois cartouches d’une savante composition de feuillages, rinceaux feuillagés, ombilics, agrafes accueillant entrées de serrures et poignées fixes de tirage. Les côtés des tiroirs respectent la sinuosité des montants arrondis, mouvementés et moulurés formant réserve. Ils sont divisés en trois sculptures végétales distinctes.
La sculpture intermédiaire qui se termine en « queue de cochon » se poursuit sur la traverse centrale en forçant une découpe curviligne aux angles supérieurs du tiroir bas. Ils se terminent par deux pieds antérieurs fortement cambrés et sculptés d’une composition de rinceaux et de feuillages sur enroulements et patins de propreté.
Ils sont réunis par une traverse basse mouvementée et ajourée. En son centre, une magnifique coquille ajourée au décor asymétrique d’une extrême légèreté formée de rinceaux feuillagés insérés dans deux volutes en « C » affrontés qui se terminent en motif cordiforme. De chaque côté de cette éblouissante exécution, se développe un puissant décor symétrisé du répertoire végétal déjà cité.
Le bas des parties latérales est également sculpté d’une large et très décorative coquille à triple ajours. Le corps présente un double panneautage de deux réserves moulurées sinueuses inégales et asymétriques qui animent ces surfaces légèrement galbées.
Il serait superflu d’en envisager la description exhaustive.
Laissons à l’amateur le soin de découvrir la finesse et l’intelligence de l’ensemble de ce superbe décor sculpté.
Elle est coiffée de son plateau de noyer blond à bec de corbin avec un cavet amincissant la silhouette.
Les bronzes au rocaille déchiqueté ont adopté la richesse décorative des modèles parisiens.
Notre commode est une œuvre d’art
Apogée de la maîtrise enseignée par Bernard TORO, elle est l’application du savoir-faire de ce génial créateur qui sublimera les Arts décoratifs de la Provence au milieu du XVIII° siècle.
Nous ne connaissons pas de commodes similaires.
Chef d’œuvre de l’identité de l’Art Provençal de l’époque Louis XV
– Epoque Louis XV
– Tous les bronzes sont d’origine
– Restaurations d’usage et d’entretien
– Finition rempli ciré
Dimensions :
Hauteur : 89 cm
Largeur : 132 cm
Profondeur : 66 cm
* Référence bibliographique :
MANNONI Edith, Mobilier Provençal, Editions Massin, Paris 1995, p.31