Commode à décor géométrique d’époque Louis XIV
Par Thomas HACHE
Commode légèrement galbée en façade ouvrant à trois tiroirs de long superposés séparés par une traverse apparente, dont le mouvement se poursuit par le large arrondi des montants antérieurs
Les côtés sont droits à décrochement simulant le montant postérieur.
La marqueterie à décor purement géométrique soulignée de filets et platebandes contraste le jeu alterné des diverses essences de loupe de bois indigène : frêne, noyer, olivier, érable et d’essence d’amarante en camaïeu de tonalités blondes et brunes. La composition géométrique adaptée au décor du plateau.
La façade des tiroirs présente une rigoureuse marqueterie géométrique. Elle est composée de filets de bois clairs dessinant un triangle de part et d’autre des poignées mobiles. Ces triangles encadrent un cartouche hexagonal en noyer se détachant sur un bois d’orme.
Les bronzes de belle qualité – qui sont tous d’origine – animent la rigueur de ce beau meuble. Un doux masque de Céres au feuillage d’acanthe orne le tablier, auquel répondent les bronzes des pieds antérieurs où le masque est remplacé par la belle découpe d’une large palmette. Très élégantes poignées de tirage tombantes des tiroirs centrés par le puissant masque de grotesque des entrées de serrures. Sous la lingotière d’origine en bronze mouluré, une longue et fine chute fleurie. Les serrures à double pêne sont d’origine. Le décor du plateau respecte la dynamique géométrique de la façade.
1/ Caractéristiques majeures de montage différenciant le travail des ateliers des HACHE de celui des nombreuses productions «Grenobloises », selon l’ouvrage de référence Le Génie des Hache de Pierre Rouge et Françoise Rouge :*
– «Pour le montage des fonçures des tiroirs la différence se trouve dans le fait que les HACHE montent leurs tiroirs à feuillures sur toutes les faces alors que les Grenoblois n’utilisent généralement que des fonçures clouées». Cf. p 67
– «Les Grenoblois n’utilisaient la feuillure que sur les côtés et la façade des tiroirs, les fonds débordants de la partie arrière du tiroir sur laquelle ils sont cloués». idem
«Pour sa forme, quand la commode est légèrement galbée, elle présente un très large coin rond, un faible galbe en suivant une ligne très douce et offrant un arrondi assez ample pour les modèles galbés en plan de Thomas HACHE et Pierre HACHE ». Idem
«Elle ne présente pas encore de traverse supérieure entre le plateau et le tiroir supérieur (cette traverse est une innovation permettant de proposer un dessus bois ou un dessus en marbre. Elle est apparue vers 1720». Cf. p 240
Notre commode présente ces particularités indispensables pour toute attribution d’un travail de Thomas HACHE.
2/ Autres caractéristiques similaires pour attribution :**
– Pieds antérieurs et cul de lampe : identiques à la commode Louis XIV de Thomas Hache n° 93
– Lingotière moulurée en laiton fondu à ressaut : idem commode n° 93
– Ressaut arrière, montants droits : idem commodes n° 93, 101-102
– Décor des côtés : losange en quarte-feuille entourage de filets et plate-bande inscrits dans un rectangle et encadré d’une large frise : idem commode n°85 (sans petit rectangle à trois côtés) et idem commode n° 102
– Poignées pendantes de tirage : identiques aux commodes n°83, n°88 et n°89
– Masque de Cérès : caractéristique typique de la manière de Thomas Hache
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Thomas HACHE
28 novembre 1664-13 mars 1747
Talentueux ébéniste et habile marqueteur de la dynastie des Hache à Grenoble
Quelques dates : ***
– Apprentissage à Toulouse : 1679 à 1683
– Le Tour de France, Toulouse, Paris, Chambéry : 1683-1689-1693
– Installation à Grenoble : vers 1693-1695
– Maître officiel de l’atelier : vers 1701
« L’oeuvre des Hache est unique, nulle part ailleurs dans l’ébénisterie, on ne trouve, à ce point frappante, l’originalité créatrice née d’un talent artisanal ». ****
Dimensions :
Hauteur : 85 cm
Largeur : 132 cm
Profondeur : 68 cm
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