CARTEL D’APPLIQUE ET SA CONSOLE
MARQUETERIE D’ECAILLE ET DE LAITON GRAVE
Un rare et remarquable cartel et sa console d’applique en marqueterie de laiton gravé sur un fond d’écaille brune et décor de puissants bronzes dorés
Epoque Louis XIV
Ce cartel est attribué à André-Charles BOULLE ou ses fils (circa 1710-1720).
Son mouvement est signé MYNUEL à Paris).
Le corps central rectangulaire, vitré sur les trois faces, laisse apparaître un riche décor marqueté d’un volatile perché dans un univers de rinceaux, vrilles, feuillages et papillons sur un parquet en dallage en perspective.
Il pose sur quatre puissants sabots en bronze doré sur un fond piqueté et terminés par un petit patin godronné aplati, et surmontés par de larges enroulements de feuilles d’acanthe se terminant par une chimère.
Les côtés sont centrés par un masque de grotesque.
Au centre, un remarquable bronze en bas-relief d’un masque féminin, nous invite par son regard très expressif à mieux découvrir cet élément majeur. Il est inscrit dans un cartouche au fond amati de motifs circulaires, ses yeux mi-clos sont tournés vers la droite, son discret sourire est énigmatique. Elle est coiffée d’une belle chevelure ondulée et parée d’un collier de perles terminé par une croix stylisée. Elle est sommée d’une ample coquille, d’où se dégagent de part et d’autre des rinceaux, des fleurettes et des enroulements. Au bas, une torche et un carquois.
Le haut du corps est cintré. Il présente aux épaulements également de belles chutes de bronze en consoles et feuillages.
Le cadran circulaire en cuivre doré très finement ciselé à décor d’un coq aux ailes déployées parmi des bouquets fleuris, cornes d’abondance, rinceaux, dais et lambrequin sur un fond ‘à pointillé’. Douze cartouches émaillés indiquent les heures en chiffres romains, et les minutes gravées sur le pourtour du cadran. Les aiguilles sont en acier bleui. Au bas, un cartouche émaillé indique la signature de MYNUEL à Paris.
Il est coiffé d’un dôme à lambrequins sur lequel se tient, sur un pied léger, le bronze d’une Renommée, drapée, tenant fièrement une trompette dans sa main droite, et une branche de laurier de la victoire dans son autre main.
L’ensemble pose sur son exceptionnelle console aux bords découpés, à la terrasse bordée d’une frise de lambrequins, et au fût central sinueux paré d’un masque de Cérès. Le fond marqueté de rinceaux, de damiers et de masques.
Elle est soutenue par quatre consoles terminées par un large culot, chacune flanquée d’un masque féminin coiffé d’une palmette.
- Le mouvement signé sur la platine MYNUEL à Paris
- Parfait et rare état de conservation
- Intégrité totale du placage
- Les bronzes présentent leur dorure d’origine
Paris, premier quart du XVIIIe siècle, circa 1710-1720
Cette pièce exceptionnelle est Attribuée à André-Charles BOULLE ((1642-1732) ou ses Fils
Ébéniste, Sculpteur et Ciseleur du Roi de 1672 à 1732
Son mouvement est d’origine. Il est signé Louis MYNUEL
Marchand-Horloger Privilégié du Roi suivant la Cour en 1705
Dimensions :
Hauteur : 150 cm
Largeur : 47 cm
Profondeur : 23 cm
La renommée d’André-Charles BOULLE ou de ses fils est immense tant leur œuvre est riche d’originalité, de perfection, d’excellence et de luxe absolu.
Nous savons que la création horlogère d’André-Charles BOULLE occupa une place prépondérante dans son activité puisque l’on totalise près d’un tiers de sa production en cartels, régulateurs et pendules de cheminées. En effet, 62 pendules sur un total de 300 pièces sont comptabilisées dans l’acte de délaissement à ses fils. Il collabora également avec les plus grands horlogers de son époque dont Louis MYNUEL, Marchand-Horloger Privilégié du Roi suivant la Cour en 1705.
Louis MYNUEL (vers 1675/1680-1742) réalisa de réels chefs d’œuvre pour une clientèle royale et de princes de sang. On lui doit par exemple la pendule au char d’Apollon des Princes de Condé, la pendule aux Quatre parties du Monde pour l’Electeur de Cologne, des pendules pour le roi Stanislas Leszczynski, les Ducs de Mortemart, de Luynes…
Il fut également le fournisseur des plus talentueux bronziers et ébénistes dont BOULLE, Joseph de SAINT-GERMAIN ou BVRB1…
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Références bibliographiques :
– Museum für Angewandtekunst Frankfurt,André-Charles BOULLE, 1642 1732, un nouveau style pour l’Europe, Paris, premier quart du XVIIIe siècle, vers 1710-1720, Ed.Somogy, editions d’art, 2009, 467 pages
– Pierre RAMOND, André-Charles BOULLE, ébéniste, ciseleur et marqueteur ordinaire du Roy, editions Vial, 2011, 207 pages