Un très rare et très élégant bureau cylindre en marqueterie toutes faces de bois précieux au décor stylisé de villages et ruines à l’antique.
Ouvert, le quart de cylindre découvre le serre-papier composé de trois petits tiroirs et une tablette. Le tablette écritoire est gainée d’un cuir vert tendre doré aux petits fers. Il est sommé d’une doucine.
La ceinture de la façade présente trois tiroirs juxtaposés.
Il pose sur quatre hauts pieds cambré facettés.
La partie antérieure est plaquée d’un frisage de bois de rose.
Le dessus est ceint d’une frise discontinue en laiton ajouré et doré.
Ornementation de bronzes ciselés et dorés : entrées de serrure, boutons de tirage, chutes « aux satyres » et chaussons engainants à enroulements et remontée de feuillage.
Travail parisien par Pierre Roussel, reçu maître à Paris le 21 août 1745
Trace d’estampille
Epoque XVIII° siècle, circa 1760-1770
Dimensions :
Hauteur : 100 cm
Largeur : 96 cm
Profondeur : 57 cm
Il est remarquable par l’exceptionnelle fraicheur de sa marqueterie
CRITERES D’ATTRIBUTION :
- Meuble identique à celui illustré in Jean NICOLAY, L’art et la manière des ébénistes français au XVIII° siècle, ed. Guy le Mat, 1956, p. 107, fig. F
- Meuble identique à celui illustré in François QUERE, Les Roussel, une dynastie d’ébénistes au XVIII° siècle, ed. Faton 2012, p. 152
- Bronze au « satyre » identique à celui illustre in F. QUERE, op. cit. p. 165
- Marqueterie de ruines et de villages identique à la production de Pierre Roussel, in F. QUERE, op. cit. p. 143 – p. 156
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PIERRE ROUSSEL : 1723 – 7 juin 1782 – Reçu maître le 21 août 1745
Établi rue de Charenton à l’« Image de Saint-Pierre », Pierre ROUSSEL est issu d’une famille dont le père est lui-même compagnon ébéniste et ses quatre frères, tous menuisiers. Il acquiert très vite une grande notoriété d’habile marqueteur à la fabrication soignée et raffinée et fournit des meubles au prince de Condé pour le Palais Bourbon et pour le château de Chantilly.
C’est en 1762 qu’il devient juré de la communauté et dès 1769, l’Almanach de Vray Mérite le cite comme « l’un des premiers ébénistes » de Paris. Le corpus de la production Pierre ROUSSEL s’étend sur la période Louis XV et Louis XVI.
Son art et sa manière s’affirme par des marqueteries animées de fleurs, de rinceaux entremêlés aux encadrements de bronzes rocailles déchiquetés, par des marqueteries de paysages, de motifs géométriques ou de rubans et d’arabesques, par de somptueux décors polychromes en laque de Chine ou en vernis Martin très à la vogue au XVIII° siècle. Nous retrouvons également des décors d’ustensiles, de trophées ou de meubles et de livres traités en perspective rappelant les compositions de TOPINO. A sa mort, et comme il en était souvent d’usage, sa veuve et son fils reprennent l’atelier jusqu’à la Révolution.
MUSEES :
– BEAUVAIS
– LYON, Musées des arts décoratifs
– PARIS, Arts décoratifs
– PARIS, Carnavalet
– PARIS, Jacquemart-André
– PARIS, Louvre
– PARIS, Petit Palais
– POITIERS
– LONDRES, Waddesdon Manor
– BOSTON, Museum of Fine Arts
– CLEVELAND, Museum of Art
– NEW YORK, Metropolitan Museum
– SAN MARINO, Huntington Collection
– BUDAPEST, Arts décoratifs