Très délicate table à gradin formant bureau
Décors de paysages et d’ustensiles
Un harmonieux ensemble en camaïeu de beige
Estampille de Jacques BIRCKLE
Epoque Louis XVI
– Le gradin est à retrait et de forme rectangulaire. Sa façade, à décrochement central présente un plateau sommital marqueté d’une composition d’arbres, verdure et village. Il est ceint d’une galerie discontinue en laiton doré repercé à motifs cordiformes. La façade, est également marquetée de scènes reprenant le même thème que celui du plateau.
Le retrait central ouvre par deux petits tiroirs qui sont flanqués de part et d’autre d’un vantail démasquant une niche et une layette en quatre-feuilles d’amarante dans un entourage de bois violet.
– Le corps : le gradin pose un plateau, aux formes contournées et aux angles abattus, ceint de fines moulurations. Il est décoré d’une somptueuse et délicate composition marquetée de la vie d’un village traversé d’une rivière. Les quatre faces de la ceinture proposent une variante de marqueterie sur le thème de la lecture, l’art de recevoir et la correspondance épistolaire.
Le tiroir, ouvert, présente une tablette écritoire centrale coulissante gainée d’un ancien cuir vert et doré aux petits fers. Cette tablette est, de part et d’autre, encadrée par une petite tablette marquetée d’un vase à l’antique, qui, une fois soulevée, laisse découvrir une petite cave.
Il pose sur quatre hauts pieds galbés à six facettes en placage de bois précieux. Il est décoré de quatre chutes d’angles en bronze feuillagé doré finement ciselé, et au bas, de quatre petits sabots engainants en bronze doré.
Le plateau d’entrejambe de forme sinueuse y trouve place. Son décor marqueté reprend également une remarquable composition d’un domaine paysagé.
Estampille de Jacques BIRCKLE
Exceptionnel travail parisien époque de la Transition Louis XV – Louis XVI
Dimensions :
Hauteur : 94 cm
Largeur : 71 cm
Profondeur : 46 cm
CARACTERISTIQUES :
– Etat de conservation de qualité musée
– Aucun travail d’ébénisterie
– Intégrité et épaisseur du placage
– Marqueterie sur les quatre faces
– Les serrures d’origine
– Les bronzes d’origine nettoyés – non redorés
– Meuble reverni au tampon
– Cuir ancien inchangé
MARQUETERIE :
– Bois de violette
– Bois de rose
– Amarante
– Satiné
– Chêne
– Buis ombré
– Erable teinté tabac
– Erable naturel
– Erable ondé
– Erable de fil
– Poirier
Notre bonheur du jour peut être considéré comme une pièce majeure du goût, de la sensibilité et de l’art de la marqueterie de l’époque Transition Louis XV – Louis XVI.
Chaque tableau offre un paysage différent dont le thème central dépeint des paysages de verdure, de hameaux et de château. L’œil ne se lasse pas de vagabonder dans ces bourgs fortifiés. Il voyage à travers des chaumières accolées, tourelles, une paroisse ainsi qu’un domaine seigneurial aux oriflammes dans le vent, aux barques amarrées aux rives, et où l’eau s’écoule paisiblement à travers la roue d’un moulin.
Un très harmonieux ensemble de marqueterie en camaïeu de beige.
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Jacques BIRCKLE : (1734 – 7 mars 1803)
Reçu Maître à Paris le 30 juillet 1764
D’abord ouvrier libre, Jacques BIRCKLE exerça rue de Charenton où il fut reconnu très bon artisan. Maître le 30 juillet 1764 et établit alors rue Saint Nicolas, il fut appelé en 1785 comme fournisseur du Mobilier Royal et reçu des commandes pour la Reine Marie-Antoinette. C’est alors qu’il produisit un grand nombre de pièces en acajou et bois précieux, destinées aux Service des Enfants de France, au duc d’Orléans, à Monsieur de Calonne, au marquis d’Aumont, aux princesses de Lamballe et de Tingry. ll fut également appelé à meubler le pavillon du Grand Montreuil de madame Elisabeth. Malheureusement, et comme nombreux ébénistes de renom, la tourmente révolutionnaire fit cesser son activité pour la Couronne. A son décès, son fils reprend l’atelier et pérennise son nom jusqu’au premier quart du XIX° siècle.
Son talent de marqueteur :
Sa production est caractérisée par une marqueterie aux belles tonalités vives et contrastées sur un fond de bois clairs, créant un effet spectaculaire et dont la finesse de la marqueterie s’ajoute à l’harmonieuse conjugaison des différentes parties du décor. Jacques BIRCKLE connut un vif succès à l’apogée du siècle des Lumières où il représente en trompe l’œil un dallage noir et ivoire en perspective où sont posés des vases de fleurs sous une draperie, tel un rideau de scène. Parmi sa production, notons des commodes galbées encore d’esprit Régence, des commodes sauteuses et des secrétaires Louis XV, des vitrines, des commodes Transition ou Louis XVI à ressaut, des bureaux plats. Dans un jeu de placages de bois précieux et d’encadrements classiques, s’inscrivent des marqueteries toujours très abouties aux motifs géométriques, bouquets, vases fleuris, draperies, trophées et rubans. Il faut noter un bureau de pente Louis XV très élégant de haut niveau paré d’une exceptionnelle marqueterie significative de son art : une marqueterie très élaborée ou figurent notamment sur le ressaut central des paysages, des architectures, des compositions de trophées.
MUSEES :
– PARIS : Arts décoratifs
Une table de salon Louis XVI marquetée de paysages avec architecture et frise d’entrelacs ouvrant à rideau coulissant
– PARIS : Cognacq-Jay
Une petite table Louis XVI rectangulaire marquetée de croisillons, un tiroir en ceinture
– PARIS : Petit Palais
Une commode de forme demi-lune Louis XVI ornée de médaillons marquetés de fleurs et de trophées de la Musique
– VERSAILLES : Lambinet
Une petite commode Transition à double ressaut, marqueterie de fleur, vase et trophées.